Un mélange d'émotions
Pour que les mots deviennent plus puissants, qu'ils prennent la valeur réelle qu'ils ont au fond de moi, il faut lire la suite en écoutant la musique car elle fût l'élément déclencheur de cet article. (surtout quand la bande arrive vers les 5 min...)
Elle est pour toi, mon frère, cette bande son. Cette mélodie est le reflet de mon coeur, je l'ai compris ce matin.
Je me suis réveillée avec un quelque chose qui me dérangeait, un quelque chose qui me gênait... Et puis avec le hasard des choses, en surfant sur le net, je suis tombée sur cette musique et alors mon rêve de la nuit m'est revenu en pleine face telle une gifle qu'on ne voit pas venir.
Cette image de toi mon frère... Et la blessure de mon coeur s'est rouverte. Même si je n'ai pas eu d'autre choix que d'avancer depuis plus de deux ans sans toi, même si j'ai appris à vivre avec cette idée, même si j'ai cru que j'avais passé tous les stades de ce drôle de deuil, je découvre qu'en fait aujourd'hui, tout est encore là au fond de moi en même temps,à présent et que quoique je puisse vouloir ou dire, cela continuera de me suivre.
J'entends cet orage, comme celui que j'ai gardé au creux de mon être... Je gronde toujours, la colère est toujours là, même si elle a su devenir plus silencieuse mais elle reste sournoise et ressort de temps en temps. La pluie qui tombe, telles les larmes qui ont beaucoup coulé au début, puis qui ne sont plus qu'aux bords de mes yeux quand je suis dans un moment de faiblesse, me laissant aller au noir qui peut laisser en sortir une petite qui roulera en silence sur ma joue et viendra continuer sa chute vertigineuse loin de mes yeux mouillés que je frotterais pour essayer de les chasser.
Puis ces notes de piano et de violon.... C'est la peine, la tristesse, la douleur qui se mélangent à l'espoir impossible d'un bonheur fraternel qui revient, comme dans ce rêve où je te revoie... et où tu t’effondres en larmes en demandant pardon pour ce que tu as fait et moi qui reste là, sachant que ce retour n'est pas possible, que je dois le rêver... Je me questionne pour trouver la bonne manière de réagir afin de me protéger et de ne pas briser tout ce travail sur moi même... Que dois-je faire? Laisser la partie noire ou la partie blanche prendre le dessus?
Pourquoi as-tu fait cela? Un geste qui eu cette conséquence si dramatique... Ne pas avoir de réponses à mes questions et à celles de notre mère c'est cela qui est le plus difficile. Ne pas savoir, ne pas pouvoir comprendre... Être simplement perdue dans une abyme, vouloir en sortir mais aussi y rester au cas où je t'y retrouverais même si je ne le veux plus par moment. Comment expliquer ce que je ressens... mettre des mots sur ces maux que tu as crées.
Un simple rêve et une musique qui viennent remettre un coup là où ça essaie de cicatriser. Envie de crier de rage et de douleur, de désespoir, de haine, mais aussi d'amour, d'espoir, d'envie de croire que je pourrais continuer ma vie plus en paix avec moi même. J'avoue qu'il m'arrive trop souvent de vouloir crier vengeance contre cette vie sans toi, mais la partie qui croyait en toi arrive encore à me retenir.... Si infime soit-elle, elle est encore là cette partie...
Je regarde mes enfants qui se souviennent de toi, surtout mon fils à qui il est dur d'expliquer ce qui t'as pris de tout envoyer en l'air. Je les observe dans leur enfance, à rire, jouer ensemble, se chamailler et s'aimer... Je nous revoie, et je prie pour que la vie ne les sépare jamais comme elle l'a fait pour nous.
Reçois cette vive émotion qui m'a reprise violemment ce matin... Je la laisse s'envoler dans le ciel car je ne dois pas l'entretenir...Peut-être la recevras-tu d'où que tu sois.... Et si Dieu il y a, puisse-t'il me laisser un signe que tu l'as reçu ou que tu la partages ou pas, et me laisser avancer plus sereinement,retrouver cette paix que j'ai perdu.
Gardez le meilleur et chassez le pire... Pouvoir reparler de toi sans avoir mal, pouvoir même te revoir en photo sans saigner....
Ta grande soeur.......