Une rechute

Publié le par Petite ombre

Une rechute

On prend la même et on recommence!

Samedi matin fût le jour qui marqua ma rechute....

En ouvrant les yeux, la boule dans la gorge était là! Les yeux qui piquent car les larmes sont au bord, prêtes à sortir à grand flot.

Je me force à me lever, je veux juste rester cachée sous la couette pour ne pas affronter la journée, pour ne pas affronter ce qui m'angoisse.

Je marche prudemment, tout mon corps tremble.... Une fois devant la table du petit déjeuner, une horrible nausée m'envahit, je me sens incapable d'avaler un morceau, même pas boire mon jus d'orange... C'est là que je comprends que je fais une belle rechute! J'aime manger, surtout le matin, c'est le moment où je me régale le plus... Le signe n'est donc que plus qu'évident. Quelque chose ne va pas de nouveau.

Au fond de moi je sais ce qui ne va pas! Mon handicap encore!

Aller m'habiller est une épreuve terrible et je ne souhaite qu'une chose, que le soir soit vite là pour me cacher sous mon pyjama et sous ma couette.

J'ai de nouveau envie de pleurer et de ne rien faire. Mon mari, fatigué, n'a pas été réceptif à mon mal être et m'a envoyé bouler... Il s'est repris le soir en s'excusant. Je ne peux que le comprendre, je m'énerve moi-même d'être ainsi.

Je ne veux pas retomber dans ce cercle vicieux... Je dois être forte, mais c'est dur...

J'ai repris le petit traitement qui m'avait aidé début juin. Ma mère me l'a fortement conseillé.

Elle est maintenant au courant de mon handicap après quinze années d'ignorance car je n'avais pas su parler. Je peux donc lâcher ce qui me gêne à quelqu'un d'autre que mon mari, à une femme qui peut sans doute mieux comprendre. Mais le fait reste le même, tant qu'on ne le vit pas, on ne peut pas comprendre réellement tout ce qui peut se répercuter psychologiquement. après tant d'années de déni.

Je redeviens cette mère et cette épouse horrible qui ne supporte rien et qui hurle pour un rien. Une colère noire m'enveloppe et j'ai du mal à la contenir. J'essaye de les prévenir quand je sens que ça arrive mais cela ne devrait pas arriver du tout! Ils n'ont pas à vivre cela à cause de moi, à cause de ma faiblesse, à cause de mon silence qui me revient en pleine figure quinze ans plus tard.

Je souhaite ne pas retomber aussi bas, au point de ne pas savoir tenir ma maison et m'occuper de mes enfants... Le mois de juin fût horrible pour moi à cause de cela, j'étais dépendante de ma mère. Je suis en colère aussi que je n'ai eu qu'un peu de répit quelques semaines. Vais-je réussir à gérer?

Ce matin je suis allée chez mon médecin, je ne ferais pas la même erreur deux fois, celle d'attendre en croyant que ça finira par passer sans rien faire.

Par cette visite j'ai appris que j'avais trois vertèbres déplacées... Cela peut expliquer plus ou moins que de nouveau je ne me sens pas super bien moralement car la douleur et les conséquences de ce déplacement peuvent jouer sur le fait de sentir mon handicap.

J'ai donc des séances de kiné pour remettre tout cela en place. Une chose à la fois.... On verra si mon moral remonte.

De nouveau le même traitement que j'ai bien anticipé. Mon médecin ne veut pas me donner des anti-dépresseurs. Il me conseille de bien continuer mes séances au centre psychologique... et de ne pas oublier la seconde option qui s'offrait aussi à moi.

Bref, je fais une rechute.... Est-ce cette gêne dans le dos qui m'agaçait, est-ce le fait que nous sommes à la dernière semaine de vacances, est-ce parce que je me prends trop la tête.... Est-ce... plein de chose?

Je suis encore très fragile!

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M
Tu as déjà fait un pas de géant : en parler. Ici. A ta mère. <br /> Vis les choses comme elles viennent, accepte ta vie telle qu'elle est, et apprend à lâcher prise. On a toutes et tous des faiblesses, il faut apprendre à vivre avec, et c'est ce que tu es en train de faire, et tu peux être fière de toi.
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P
Chose qu'on me dit souvent, mais je ne suis pas faite ainsi. Je n'y arrive pas.
S
On est là pour t'aider si besoin!<br /> Et tu as sacrément progressé, tu en as parlé à ta mère et tu as été voir le médecin très vite, je suis persuadée que c'est déjà un grand pas!<br /> Je t'embrasse fort et si besoin, n'hésite pas!<br /> <br /> silvia
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P
Merci aussi à toi d'être la première de mes lectrices !!!! Savoir qu'on est lu ça fait du bien et surtout quand on nous soutient!
M
Mince alors... Bon la bonne nouvelle c'est que tu le vois arriver et que tu ne te voile plus la face, c'est déjà bien car tu peux ainsi réagir vite et ne pas te laisser (trop) sombrer. J'espère que ça va vite aller mieux. Peut-être que la rentrée et la reprise de son rythme vont t'aider, je te le souhaite en tout cas ! :)
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P
Merci....
L
Oh mais on va t'aider à tenir bon. Déjà l'écrire je pense que c'est un grand pas !! Ce n'est pas facile de mettre des mots sur son propre mal être, s'en rendre compte c'est déjà beaucoup. <br /> Tiens bon et si besoin je suis là ;) <br /> Groooos bisous et prends bien soin de toi et de ton dos !!!
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P
Merci!! Les vertèbres sont replacées, et il y avait aussi des cervicales... J'ai bien douillé car elle a du remettre peu à peu le muscle aussi... La totale lol. Là je me balade avec une espèce de strapping (aucune idée de comment ça s'écrit) sur l'épaule....<br /> Je m'agace à toujours angoissée et ne pas savoir profiter de la vie comme elle vient, handicap ou pas...