Transparente
Petit coup de mou.
Petite envie d'écrire ce petit coup de mou.
Je viens donc poser des mots sur ce qui me chagrine légèrement depuis quelques jours afin de m'aider à laisser partir plus vite et facilement ce ressentiment, pour essayer de me libérer.
Besoin aussi de partager, alors j'aimerais ne pas être jugée ou si c'est le cas, je ne tiens pas à recevoir des commentaires désobligeants à dire que je me plains,que je suis puérile ou ne je ne sais quoi.
Je me sens seule. Parfois même très seule. Ce sentiment a toujours été plus ou moins présent d'aussi loin que je me souvienne, même si je suis entourée d'une foule énorme. C'est justement dans ce cas de figure que cette solitude me pète encore plus à la figure.
Il y a certes des moments où je recherche à être seule! Physiquement parlant. Avoir un moment de tranquillité où je suis seule à décider de faire du bruit ou pas, de bouger ou pas...On a tous eu une fois dans sa vie, cette envie de ne voir personne, de rester avec soi-même. Cette solitude recherchée n'est donc pas néfaste si elle est voulue.
Néanmoins, il y a aussi la solitude qu'on ne demande pas, où on ressent le besoin d'être avec un autre être vivant, bien souvent notre semblable.
Mais la pire des solitudes c'est quand on l'a ressent alors que nous sommes entourés. Cette solitude est vécue comme une exclusion, quelques soient nos efforts pour essayer d'en sortir.
C'est exactement ce que j'ai l'impression de vivre trop souvent en ce moment.
Mon mari est très peu présent à mes côtés depuis quelques mois, à nos dépens et cela doit accentuer ce ressentiment. Mon port d'attache humain est indisponible. Certes j'ai mes deux enfants, je ne suis donc pas totalement seule, mais c'est différent. Nous avons des conversations, mais ils restent des enfants et donc les sujets restent à leur niveau. De plus en ce moment, mon fils a décidé de faire sa tête de turc et je passe en fait plus de temps à punir qu'autre chose. J'en suis très frustrée. Alors je me sens seule face à mes deux bambins qu'il faut gérer sans leur papa. Je ne peux plus souffler au moins cinq minutes quand il rentre du travail car justement il ne rentre plus du travail, il y reste. C'est dur pour moi, pour lui et pour les petits aussi. Je me sens seule face aux larmes de ma petite fille qui vit de plus en plus mal l'absence de son papa chéri.
J'ai la sensation d'être un fantôme qui passe dans le monde. On ne pense à moi que si l'on me voit. Je fais le triste constat que si je ne suis pas la première à prendre des nouvelles de quelqu'un, ce quelqu'un ne le fera pas, et pire me reprochera de ne plus prendre de nouvelles alors que je suis toujours à l'initiative. J'ai eu le cas de figure.
J'ai la sensation d'être transparente. Dans un groupe en conversation, ce que je dis est du vent. Je prends le temps d'écouter mon interlocuteur, de ne pas le couper ou changer de sujet. Je n'ai pas ce retour. Je finis parfois alors par laisser cette personne monologuer.
Cette transparence je l'ai aussi ressenti il y a quelques jours... L'une des maîtresses de mes enfants recherchait désespéramment un parent pour accompagner une sortie. En début d'année j'avais noté dans le cahier de liaison que j'étais assez disponible car je ne suis pas "bloquée" par un emploi. Je me suis aussi inscrite sur leur fichu papier de "recrutement de parents", mais au delà de ma personne,mes écrits semblent aussi transparent que moi. Peut-être que cette maîtresse ne m'apprécie pas,je suis remerciée et jamais retenue. Heureusement, l'autre maîtresse ne me fait absolument pas la même chose... Non, non, je ne fais pas ma chouineuse. Je ne suis pas du genre à m'imposer de gré ou de force alors je laisse couler.
J'ai remarqué aussi cette transparence avec des personnes en qui je croyais compter un peu. De ma famille ou ma belle-famille. Si nous sommes plus de deux dans une conversation, je suis celle de trop.Je reste donc là, plantée comme une conne. On me reproche alors des fois mon silence ou ma timidité. Je déteste recevoir ce genre de remarque d'une personne qui m'a délibérément mise de côté.
Être de mise de côté.... Je l'ai été trop souvent. Combien de souvenirs puis-je avoir où j'étais la dernière à être choisie et intégrer un groupe par dépit car il fallait bien qu'on me case quelque part.Ne pas exister dans ce groupe...
Je suis la maman qui attend toute seule à la sortie des classes. Je suis entourée de clans qui jacassent joyeusement. Je ne suis pas intégrée car je ne suis pas une commère... Le gros cliché me direz-vous.
Même ici dans la blogosphère, je ne suis qu'une petite ombre.
J'essaye de rester bienveillante, mais aujourd'hui j'en prends un coup et j'ai envie de hurler que j'aimerais un peu en recevoir en retour car les temps sont durs pour moi au niveau de la solitude transparente aux yeux des autres.
Ne me dites pas de me manifester plus, d'en parler, de le faire remarquer. Je n'ai pas cette force, j'ai déjà essayer. Pas assez fort peut-être.... Ai-je reçue un coup de massue plus lourd quand mon mari a remarqué ma solitude et qu'il ne pouvait même pas me prendre dans ses bras ce soir là, tant de kilomètres nous séparant. Il est le seul à l'avoir remarqué. Je pourrais me contenter de l'amour de mon mari et de mes enfants, c'est ce que je fais d'ailleurs la plupart du temps, mais j'ai aussi besoin de pouvoir échanger avec au moins une autre personne qui me permettrait de m'évader de mon rôle d'épouse et de mère. J'aimerais un peu d'attention, un peu d'affection, un peu d'écoute,un peu d'évasion, un peu d'échanges sincères, un peu de complicité... Pour ne plus être cette fille transparente sauf quand je peux boucher un trou. Quelque chose de vrai, de pur et sincère. Je ne suis pas une ermite, j'ai des échanges avec mes semblables mais j'aimerais être bien prise en compte...
Veuillez excuser le fil peut-être décousu de mon écrit et sans doute aussi la maladresse de mes phrases pas très appliquées.