Un malaise, et en public s'il vous plaît!

Publié le par Petite ombre

Petite mésaventure à vous raconter, histoire de revenir animer un peu le blog alors que la fin des vacances commence à se faire sentir.

Il y a un peu plus d'une semaine, comme à mon habitude, le vendredi matin je fais mes courses pour la semaine. Ce jour là j'étais contente, mon mari était rentré dans la nuit après une très longue absence...

Je suis donc partie le cœur léger, le laissant dormir après la longue route qu'il avait faite une bonne partie de la journée et de la nuit, après ses huit heures de travail, de surcroît. Les enfants ont même réussi à se faire discret en déjeunant.

Il était à peu près 9 heures quand je commençais donc à arpenter les rayons de mon magasin avec mes deux enfants et ma mère qui était de son côté. Et puis très vite j'ai été essoufflée, comme je le suis souvent depuis les début de cette grossesse. Pour une fois bébé devait faire la sieste dans mon bidon car je ne le sentais pas, alors que la veille il n'avait fait que de me donner des coups dans le col.

Et puis, une fois dans le rayon des conserves, je me suis sentie mal... Je n'entendais même plus mes enfants qui piaffaient à côté. J'ai eu une très grosse suée et la tête s'est mise à me tourner. Je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. Je sentais que je faiblissais de plus en plus et j'ai juste eu le temps de le dire à mon petit garçon.... La seconde d'après j'étais accroupie, la tête entre les mains à essayer de lutter pour ne pas sombrer complétement. J'ai voulu me relever mais ce fût une mauvaise idée. J'ai soufflé à mes enfants que je n'allais vraiment pas bien, qu'ils devaient me donner mon téléphone pour que j'appelle leur mamie. Mais le moindre geste était impossible je me sentais partir encore plus.

Beaucoup de personnes sont passés près de moi sans se soucier de quoique ce soit. C'est mon fils de 7 ans et demi qui a couru vers une femme portant un maillot Auchan en lui disant "madame, maman est par terre elle se sent pas bien". Cette dernière a décampé en courant, elle aurait pu dire à mon fils qu'elle allait chercher de l'aide car ce dernier est resté pantois sans savoir si on allait venir me voir.

Une vieille dame a tout de même réagit et m'a demandé ce qui n'allait pas. J'ai à peine répondu, toujours luttant contre une violente nausée et la tête qui me tournait. Quand elle s'est accroupie près de moi, elle s'est écrié "mon Dieu mais vous êtes enceinte en plus".

Un autre membre du personnel est passé au même moment. Il est allé me chercher un tabouret pour ne plus que je sois au sol, entre temps sa collègue est revenue en disant que la sécurité allait arriver. Et avant de dire ouf ils étaient autour de moi et m'ont mise dans un fauteuil roulant.... Je ne voyais plus rien autour de moi, mais j'ai su répondre à leur question. Le malaise commençait à passer mais au vu de mon état j'étais obligée d'aller à l’infirmerie. Me voilà traversant alors le magasin sous le regard de tout le monde dans une chaise roulante, me retournant pour m'assurer qu'ils avaient pris mes enfants avec moi. Les pauvres petits étaient muets et se donnaient la main, tout en courant à moitié en suivant l'homme qui leur tenait aussi la main, alors que moi j'étais aussi emmener à toute vitesse et voyant le magasin bien sous un angle nouveau....

Je me sentais très idiote, et les regards des gens étaient très perçants alors que quelques minutes avant j'étais totalement ignorée.

Une fois à l'infirmerie j'ai de nouveau eu droit aux mêmes questions, mais moi je voulais simplement rassurer mes enfants qui observaient en silence et blancs comme des morts. L'un des agents les a alors pris en charge et je l'ai entendu discuter avec eux pour détourner leur attention et les occuper. J'ai dit que je voulais appeler ma mère qui était aussi dans le magasin. Ils n'ont pas voulu que je prenne mon téléphone, l'annonce a été faite en grande pompe dans tout le magasin. Ma mère d’ordinaire tête en l'air et n'écoutant que d'une oreille les annonces, a tout de même entendu que cela s'adressait à elle. Elle est vite arrivée à l'infirmerie mais complétement affolée.

Je voulais un verre d'eau, on me la refusé, je ne sais pas pourquoi. De nouveau j'ai senti une bouffée de chaleur et la tête qui tournait. L"agent a alors pris son téléphone, il a appelé les pompiers. Ils m'ont transféré sur une sorte de brancard, et allongée je me suis sentie beaucoup mieux. Mais je ne pouvais plus échapper à l'évacuation. Très vite quatre hommes en uniforme de pompiers étaient là. De nouveau les questions et cette fois-ci un examen médical avec le tensiomètre, et tout le tralala. On m'annonce que comme je suis enceinte, même si je n'ai pas perdu connaissance, je dois être amenée aux urgences.

Je ne voulais pas, mais je n'ai pas eu le droit de refuser. Ma mère était un peu paniquée et ne savait même plus répondre aux questions d'un pompier, sur mon identité.

J'ai rassuré tout le monde en disant qu'allongée je reprenais vraiment bien mes esprits, que ce n'était qu'un petit malaise, que j'étais levée depuis un moment et que je ne m'étais pas arrêté une minute, je devais avoir fait une chute de tension ou de sucre, que cela m'arrivait depuis le début de ma grossesse mais certes jamais aussi fort.  J'ai aussi signalé que je sentais mon enfant qui bougeait dans mon ventre, c'est ce qui les inquiétait le plus.

Moi, j'étais juste contrariée d'avoir fait peur à mes enfants, et que ma mère se retrouve coincée à Auchan car je savais que jamais de la vie elle ne voudrait repartir avec ma voiture qu'elle considère comme un camion à conduire ( un 5008). On nous alors demandé qui on pouvait appeler pour venir chercher ma mère et mes enfants.... Personne....  Tout le monde travaillait. On m'a demandé si mon mari était disponible ou pourrait éventuellement se libérer.

Il dormait suite à sa longue route de plus de 12 heures... Je ne voulais pas qu'on le réveille, et surtout pas qu'on l'inquiète.... Je m'en voulais de ce stupide malaise qui faisait tant de bruit et de mouvement.Ma mère a demandé à ce que ce soit elle qui appelle mon époux afin de ne pas l'effrayer d'un coup.  Mais il n'a pas répondu... comme je me doutais il était complément HS et ne devait rien entendre comme à son habitude. Ils ont insisté, ma mère a laissé un message sur son répondeur de mobile et sur notre fixe. Au bout de deux appels, mon propre portable s'est mis à sonner, on me l'a donné... C'était mon époux. J'ai eu l'autorisation de décrocher moi même. Le pauvre avait une voix très faible, j'entendais bien qu'il était à peine éveillé:

- "Puce, ta maman essaye de me joindre? "

Je lui ai alors dit qu'en fait il ne devait pas s’inquiéter, que j'étais vraiment désolée et honteuse de devoir le faire se lever mais que j'allais devoir être emmener aux urgences alors que je me sentais mieux mais qu'il fallait quelqu'un pour venir réccupérer nos enfants et ma mère.

A la suite de cela, j'ai été transporté par les pompiers et de nouveau tous ces regards des autres clients.... Je me sentais gênée et j'étais contente quand la porte du camion s'est refermé pour plus d'intimité.

 

 

J'ai donc fini aux urgences qui en fait n'ont pas voulu de moi car j'étais enceinte. J'ai été transféré à l'étage de gynécologie obstétricale mais comme ce n'étais pas là où je devais accoucher initialement, j'ai senti que j'emmerdais tout le monde, comme si je n'étais pas encore assez frustrée de finir là....  Le personnel n'a rien compris aux échanges avec les pompiers, les traitant de gros nuls à demi mots. J'ai réagi un peu car avec moi ils ont été sympas et que c'était eux, personnel de l’hôpital qui ne lisait pas jusqu'au bout ce qu'avait écrit le pompiers qui à savoir que c'était ma troisième grossesse et que j'étais de 6 mois et demi. Eux ce sont arrêtés à troisième et ont conclu que j'étais de trois mois de grossesse....

On m'a mise sous monitoring, soit disant pour une demie heure.... Je devais appuyer sur un petit bouton dès que je sentais mon bébé qui bougeait. Ce dernier était bien réveillé et je ne faisais que d’appuyer car comme pour ma fille lors de ma seconde grossesse, le monitoring ne plaisait pas à mon enfant qui gigotait donc dans tous les sens en essayant de pousser l'appareil sur mon ventre. Au bout d'une heure j'ai du sonner pour demander si c'était normal qu'on était toujours pas revenu me voir. On a regardé vite fait le papier du monitoring qui traînait jusqu'à par terre, forcément au bout d'une heure... On m'a enlevé l'attirail et on m'a souhaité un bon retour...

J'étais médusée, moi qui ne voulait pas venir à la base, j'étais encore plus frustrée que je ne sois pas plus prise en considération tout de même. A aucun moment ils ne m'ont ausculté moi. Certes on a vérifié si bébé allait bien, ce qui est normal, mais apparemment moi, la machine qui sert d'incubatrice, on s'en fou....  Je ne savais même pas par où je devais repartir car je ne connaissais pas les lieux. J'ai du me débrouiller toute seule, au risque de refaire un malaise dans les escaliers puisque l'ascenseur n'était pas dispo (et après on s'étonne que je n'ai pas choisit cet endroit pour accoucher).

J'ai appelé mon mari pour qu'il vienne me récupérer. Je me suis assise dans le hall de l’hôpital en attendant. Quelles retrouvailles... Presqu'un mois que je n'avais pas vu mon époux, ce n'est pas ainsi que j'avais imaginé le revoir. Il avait une tête à faire peur, manque de sommeil et inquiétude. Lui qui n'entend jamais rien quand il dort, pour une fois il a senti qu'il y avait quelque chose et a donc été tiré du sommeil. Il est arrivé avec notre fille qui a couru dans mes bras. Elle a été inquiète durant plusieurs jours après... Et mon mari ne m'a plus quitté d’une semelle non plus... Juste pour un petit malaise...

 

En tout cas, avec tout ça, même si je vais mieux, je lève le pied le matin, et depuis j'ai une peur bleue de retourner faire mes courses seule... Il a bien fallu y retourner, j'ai jamais autant serré la main de mon époux. J'ai une vraie angoisse de remettre les pieds là bas, moi qui aimait bien faire mes petites commissions....

 

C'était mon premier malaise en public et j'espère bien le dernier!

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S
Et ben dis donc t'as dû drôlement avoir peur, et surtout tes enfants... j'espère que maintenant ça va aller pour le mieux!<br /> Pour ma part, j'ai fait un malaise à mon travail, en 2010, je me souviens bien de la tête de mon chef et de mes collègues...<br /> Je t'embrasse et à bientôt.<br /> <br /> silvia
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P
C'est surtout aux enfants que j'ai fait peur. Je suis sujette aux malaises depuis le début de cette grossesse.... Mais jamais aussi gros et j'espère que c'était le seul et le dernier de ce genre!!
A
Oh la la ma pauvre ! Quelles péripéties !!! <br /> Je suis vraiment ahurie de voir que les gens peuvent passer à côté d'une femme enceinte qui fait un malaise sans lui venir en aide ! Quand à l’hôpital c'est tout bonnement révoltant de voir comment les gens sont pris en charge !<br /> Bon courage pour la suite et tente de te ménager !
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P
Merci, et ne t'inquiète pas, depuis je lève le pied, je ne tiens pas à renouveler l'expérience.... Mes enfants veillent à ce que je me pose de toute façon et me force à manger un peu plus le matin lol... J'ai juste toujours cette angoisse d'aller faire mes courses maintenant et mon mari ne peut plus m'accompagner....