Il n'y a pas de petits bobos

Publié le par Petite ombre

2024 continue de s'étendre, nous sommes fin avril et nous nous demandons si c'est une année qui a décidé de nous en faire voir.... Après des annonces pas faciles, d'autres petits soucis, avril ne fût pas épargné.

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Dans mon dernier petit billet, je vous disais qu'on voulait avancer, blablabla... Je m'attardais un peu aussi sur mes aînés, pour changer un peu, et notamment j'avais brièvement évoqué que ma fille s'était cassée un orteil.

Quand tu te casses un orteil, il n'y a pas grand chose à faire, si ce n'est essayer de l'immobiliser pour que l'os se soude à nouveau correctement. Ainsi, la miss a du porter un strapping car on ne va pas s'amuser à plâtrer un si petit "os" et cela pendant six semaines environ.  Ce qui était un peu inhabituel ici, c'est qu'elle a réussi à casser le second orteil, souvent on se fait mal au tout petit. De noir, l'orteil a viré au violet, puis rouge puis à repris une jolie couleur, signe que la petite fracture s'en allait doucement.

Enfin elle fût libérée de ce "pansement". Elle était juste gênée que le troisième orteil soit pris dans cette immobilisation, sinon elle ne sait jamais plainte de quoi que ce soit, même quand elle venait de casser son orteil, elle n'a pas hurlé de douleur et n'avait même rien dit. Nous n'avons pas été étonné, depuis toute petite, elle a une résistance incroyable à la douleur.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais cela aurait été tellement simple, alors que pour nous, tout est toujours compliqué.

A force de porter le strap, qui colle assez fort, la peau de l'orteil de ma fille était un peu sèche. Jusque là on ne s'était pas inquiété. Et puis cela a commencé à l'irriter un peu. A part hydrater je ne pensais pas qu'on pouvait faire autre chose.

Un après-midi, alors que je rentrais de l'école avec le petit, ma fille qui était à son tour rentrée d'une grande journée au collège me demande de regarder son pied, en me stipulant qu'elle avait galéré toute la journée et n'en pouvait plus de l'avoir enfermé dans sa chaussure.

J'ai halluciné. Il était gonflé, rouge et une sorte de cloque était en train de rejeter un liquide jaunâtre, j'ai pensé à du pus. Je me suis inquiétée tout de suite. Il fallait qu'elle consulte un médecin, pas étonnant qu'elle me dise qu'elle ne pouvait plus mettre sa chaussure. 

Mais c'était la fin de journée, impossible d'avoir un rendez vous avec notre médecin traitant et SOS médecin qui est constamment saturé ne répondait pas non plus.

J'ai attendu le retour de mon mari qui était de mon avis elle ne pouvait pas rester ainsi. Elle n'arrivait même plus à poser son pied par terre pour marcher. Direction les urgences.

Une heure plus tard, le temps d'un aller retour, mon époux et ma fille étaient de retour. Aucun professionnel de santé n'a voulu prendre en charge ma fille, elle n'a même pas passé le bureau d'accueil des urgences. La femme qui y était postée a à peine baisser la tête pour voir le pied de ma fille en stipulant que ce n'était rien du tout ,un petit bobo qu'il ne fallait pas faire de manière. Retour à l'envoyeur.

Le lendemain matin, ce n'était plus l'orteil mais la moitié du pied qui était gonflé et rouge. Par miracle j'ai réussi à avoir un rendez vous de dernière minute avec notre médecin traitant qui déclarera qu'on avait bien fait de venir le voir car ce n'était pas un petit bobo. Il a prescrit un antibiotique à ma fille et une petite pommade à mettre sur l'orteil. Selon lui c'était une petite infection. Il a tracé une marque au niveau de la rougeur qui s'arrêtait sur le pied de ma fille en me demandant de vérifier que cela ne monte pas plus haut, auquel cas il faudrait le prévenir rapidement, signe que l'infection continuait de se propager. Une radio a également été faite pour voir si l'os était bien remis, ce qui était le cas.

Ne pouvant pas marcher correctement, le médecin avait interdit à ma fille de remettre une chaussure tant qu'il n'y avait pas d'amélioration, pour éviter tout frottement, elle devait soulager l'avant de son pied. Elle s'est alors retrouvée avec une chaussure orthopédique, ce qui n'a pas plu à la demoiselle qui disait avoir la honte.

 

Elle a cependant respecté les consignes, de toute façon elle avait mal si elle voulait se chausser normalement.

Deux jours plus tard, pas d'amélioration malgré l'antibiotique, que le médecin avait caractérisé de puissant, elle devait même prendre un peu d'ultra levure pour éviter d'aller en diarrhée, l'un des effets secondaires quasi systématique avec ce médicament.

Je faisais ses petits soins tous les jours, et force fût de constater que la rougeur avait largement dépassé le petit trait fait par le médecin et ça continuait de gonfler. Pour bien faire, c'était le week end et donc plus possibilité de joindre notre médecin. Ma fille était toujours autant silencieuse, elle ne se plaignait de rien. Je regardais son pied sous toutes les coutures et je constatais avec horreur qu'une deuxième "cloque" était apparu sous l'orteil cette fois ci, et le pied devenait même violet. Ce jour là mes parents étaient présents et ont validé mon ressenti, quelque chose n'allait pas. 

Inutile de nous représenter aux urgences qui nous avaient si gentiment refoulé quelques jours plus tôt. En parlant avec la pharmacienne de ce soucis, elle m'avait conseillé d'aller voir dans le département voisin au nôtre dans une clinique qui est un SOS main. Me souvenant de ce conseil, j'en parle à mon mari, qui de nouveau partira donc avec ma fille. La route est un peu plus longue, mais on ne sait plus vers qui se tourner et on avait peur d'attendre le lundi pour appeler à nouveau notre médecin traitant.

Finalement ma fille est prise au sérieux tout de suite et consulté rapidement. Verdict: double abcès et surinfection. L'antibiotique ne faisait que ralentir la progression, notre fille aurait du être prise en charge avant (merci les urgences de notre coin, qui sont très mal vues d'ailleurs par la clinique où nous avons fini).

Autre verdict: notre fille doit se faire opérer. Le chirurgien de garde annonce qu'il peut la prendre le lendemain, qu'il va trouver un créneau entre deux opérations car elle ne peut pas rester comme cela.

Ma petite rentre à la maison pour y passer la nuit, ayant reçu quelques soins tout de même pour les quelques heures avant l'intervention.

 

C'est donc un dimanche que nous avons passé à l'hôpital avec elle.... 

C'est moi qui l'ai accompagné jusqu'au bloc. Chaque membre du personnel qui s'occupait de nous à chaque étape faisait toujours la même remarque en voyant le pied de ma fille "ah oui en effet c'est pas beau".

On m'annonce qu'on va seulement endormir la jambe de ma fille et que l'acte chirurgical durera une petite dizaine de minutes, qu'elle reviendrait donc vite en chambre.

Une heure plus tard, avec mon mari nous tournions en rond, commençant sérieusement à nous inquiéter. Alors que j'allais bouger pour essayer de trouver une infirmière ou quelqu'un qui pourrait nous donner des nouvelles, une blouse bleue entre dans la chambre en nous demandant si l'un de nous deux veut bien descendre en salle de réveil. C'est mon mari qui suivra la dame.

Au final, ils ont du endormir ma fille complément. Le chirurgien expliquera à mon mari que c'était un peu plus sérieux qu'ils ne le pensaient et que c'est pour cela que cela avait été un peu plus long et que ma fille avait donc été "shootée" pour faire un petit dodo.

Voici son pied à son retour de chambre:

Notre petite louloutte sortira de son "coltar" avec des trous de mémoire, ne se souvenant même plus que c'est papa qui était à côté d'elle en salle de réveil. Elle a été un peu dans les vapes au début, la tête lui tournant. Mais au final dès qu'elle a pu manger un morceau, elle a vite repris du poil de la bête et nous avons pu rentrer à la maison avec des consignes claires: repos pour la demoiselle, soins infirmiers quotidiens obligatoires, et ne surtout pas marcher sur son pied pendant deux semaines. et le garder sur-élevé plusieurs jours. Un autre rendez vous avec le chirurgien était prévu quatre jours plus tard pour qu'il voit comment se passait la cicatrisation. A savoir qu'il avait du lui mettre des fils puisqu'il avait du bien inciser pour évacuer l'infection.

La première nuit a été un peu difficile pour ma puce, qui a dormi avec moi dans mon lit. Je ne savais pas quoi faire pour la soulager... On ne pouvait pas abuser des anti douleurs, et quand son pied s'est réveillé vers 1 heure du matin, cette fois ci elle l'a senti passé (forcément puisque le chirurgien avait du ouvrir).

 

Depuis, la douleur s'en ai allé... Chaque matin une infirmière vient faire les soins à ma fille qui a du être de nouveau sous antibiotiques (17 jours en tout, son record)

 

J'étais présente lors du premier soin. Je vous épargne la photo de son pied sans pansement, âme sensible..... Ma fille n'a pas voulu regarder, je la comprends. Mais selon ce que je voyais, certes j'avais les tripes retournées de voir la chair de mon sang ainsi meurtrie, mais le chirurgien avait bien travaillé. Je ne pouvais cependant pas regarder sous l'orteil, j'ai jeté un œil mais j'ai vite tourné la tête. Autant sur le dessus c'était fermé par des points, autant en dessous c'était encore à vif. 

Lors des soins ma fille reste bien courageuse. Même quand il a fallu que l'infirmière fasse bouger les fils pour ne pas que les chairs ne se referment au dessus en cicatrisant. Elle a revu deux fois le chirurgien qui est satisfait de 'évolution post opératoire. Elle a eu une semaine de vacances en plus à la maison du coup. 

Aujourd'hui elle est dans la fin de sa troisième semaine de soins infirmiers à la maison, et dans la quatrième semaine où elle n'a toujours pas pu remettre de chaussures. Elle marche seulement depuis quelques jours sans les béquilles.  Les fils ont été retiré il y a peu, son orteil cicatrisant vite et bien mais n'étant pas encore complétement "remis". Son pied a retrouvé sa taille normal, il n'est plus ni gonflé ni rouge.

Cependant nous restons à nouveau sur nos gardes, avec l'infirmière nous avons constaté que le troisième orteil commence à son tour à ne pas être joli.... On ne comprend pas ce qui se passe. 

Nous ne revoyons le chirurgien que dans 15 jours, mais à tout moment nous pouvons l'appeler ou le revoir si l'infirmière pense qu'il faut s'inquiété. Elle a fait des soins sur le troisième orteil, et nous a conseillé de ne toujours pas remettre de chaussure et si ma fille doit de déplacer en dehors de la maison, elle doit continuer de porter sa superbe chaussure post opératoire, à laquelle elle s'est finalement habitué au bout d'un mois.

 

Au final, selon le chirurgien, ma fille aurait fait une allergie aux composants de la colle du strap, associé à une transpiration et un pas de chance, une bactérie est entrée dans le petit bobo qui a dégénéré en gros bobo.

Ma princesse commence à en avoir marre, surtout qu'elle rate pas mal de cours de danse classique. Elle n'aime pas ne pas être libre totalement de ses mouvements. Toute cette histoire sert de leçon, il n'y a pas de petits bobos, il faut toujours faire attention et surtout nous sommes en colère contre le centre hospitalier près de chez nous. Depuis nous faisons les allers retours dans le département voisin qui est plus sérieux.

Notre fille a eu des petites angoisses pendant deux trois jours après l'opération (je pense dû à l'anesthésie), la nuit elle dormait donc avec moi dans ma chambre. C'est passé aujourd'hui mais depuis, nous avons remarqué qu'elle a tendance à être très souvent avec nous, elle qui avait un peu changé avec son entrée en sixième. Je la chouchoute, j'en profite !!!! Mais quelle histoire !!! Je pense que le plus gros est derrière elle, petit à petit cela ne deviendra plus qu'un mauvais souvenir, en attendant, l'infirmière continue de venir chaque jour et nous croisons les doigts pour que tous les orteils soient enfin bien guéris et cicatricés.  

 

Vous m'excuserez donc encore de mon silence qui s'étend ici.

 

 

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V
Elle n'a pas de chance avec ses allergies aux pansements ! Moi aussi j'ai du mal avec la colle des pansements! Mais je suis surtout allergique au mercurochrome et à l'éosine alors quand j'ai vu le pied tout rouge de ta fille j'ai poussé un cri ! :D
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P
Ah je ne savais pas qu'on pouvait aussi être allergique à l'éosine.... Heureusement que ce n'est pas le cas de ma fille vu la dose qu'elle a eu, je comprends ton cri en voyant la photo.....
S
coucou,<br /> je commençais à m'inquiéter de ton silence, désolée de ne pas avoir pris non plus de nouvelles... mais quelle histoire! la pauvre, elle a dû bien avoir mal! et vous beaucoup d'inquiétude, mais heureusement que vous avez pas lâché!<br /> gros bisous à tous et à bientôt<br /> <br /> silvia
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P
Coucou !!! Mea culpa, j'avais dit de t'envoyer un petit message aussi pour avoir de tes nouvelles, je l'ai fait à l'instant en plus sur Insta.... <br /> Le pied de la puce est toujours en cours de cicatrisation. Le troisième orteil a arrêté ses bêtises lol... Reste plus que le dernier, celui avait les points de suture... On y est presque, mais encore besoin de soins infirmiers, nouvelle allergie aux pansements spécial allergie.... Comme on dit à notre fille, on va le couper ce fichu orteil, pour être tranquille lol.
L
Ohlala comme je suis désolée pour elle !<br /> J'espère de tout cœur que le pire est vraiment passé.<br /> Et je suis totalement révoltée de la non prise en charge de ta fille par le service d'urgence!<br /> Des bises et tous mes vœux de bon rétablissement à ta miss!
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P
Merci !! Le troisième orteil va mieux, même s'il n'est pas encore tout à fait normal et le second est en très bonne voie!! Une nouvelle semaine de soins infirmiers mais on pense que c'est la dernière !!
A
Heureusement vous n'avez pas lâché l'affaire!!!
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P
Vu l'état du pied de notre fille, nous aurions été inconscients !
K
Ta fille est très courageuse, je pourrais même dire trop. Être trop courageuse apporte aussi son lot de problème. <br /> Pas cool l'hôpital qui n'a pas voulu la prendre en charge !!! Il mériterait que vous fassiez un rapport au chef de service des urgences. J'ai fait une fois un rapport pour maltraitance à l'hôpital car une infirmière avait un peu "secoué" ma mère qui était hospitalisée. Je n'avais pas le nom de l'infirmière mais il y a eu une enquête et l'infirmière a été entendu. c'était trop tard pour ma mère, ce qui est fait est fait, mais je pense que cette infirmière a du être moins brutale par la suite car elle savait qu'elle était dans le collimateur de ses supérieurs !!! Peut être que cela ne ferait pas de mal à l'infirmière qui a renvoyé ta fille de se faire remettre à sa place. C'est grave de renvoyer une enfant à la maison sans prendre le temps de regarder ce qui se passe. Elle aurait pu faire une septicémie, perdre son pied, ou encore plein d'autres choses...<br /> Je te souhaite que mai soit un peu plus calme pour toi et ta famille.<br /> Gros bisous
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P
Oula oui, on ose même pas penser à pire que ce qui n'y était déjà... Nous sommes très déçus des urgences.... qui pourtant ont toujours pris notre petit dernier... On ne comprend vraiment pas...
V
Misère, quelle histoire ! La pauvre !! Et pour les urgences, malheureusement, chez moi aussi j'entends très souvent des histoires de personnes qui n'ont pas été prises au sérieux alors que cela s'est avéré grave... <br /> C'est étrange quand même ce qui lui est arrivé. <br /> J'espère que ça va bien maintenant.
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P
Je trouve cela grave d'entendre trop souvent que les urgences ne prennent plus les patients au sérieux... c'est de pire en pire
M
Quelle histoire. Bravo à votre demoiselle pour son courage et à vous pour toute l'attention que vous portez à vos enfants. Je croise les doigts pour que mai vous apporte un peu de calme.
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P
Merci !!