Point final au dilemne

Publié le 6 mai 2023 par Petite ombre

Si vous êtes de ceux qui me suivent, vous savez qu'il y a deux mois, une proposition nous avait un peu chamboulé.

Après des semaines et des semaines d'attente nous avons enfin pu visiter la maison 4 chambres qui nous a valu bien des insomnies et des prises de tête.

Les anciens locataires ayant rendu les clefs, une heure après le bailleur m'appelait pour convenir d'un rendez vous pour la visite, et je devais me dépêcher de trouver une date aux horaires qui lui convenait à lui. Bah voyons, c'est pas comme si c'était nous qui avions fait galérer toutes ces semaines.

Coup de bol, mon mari a eu un jour off en pleine semaine, les enfants étant à la maison aussi, nous étions réunis pour la visiter tous ensemble. Même mes parents se sont joints à nous, curieux de voir cette maison, et nous, voulant leur avis.

Source image: https://www.paruvendu.fr/immobilier/I/conseils-pour-la-visite-d-un-logement-ancien-i267

Nous avons été accueillis avec une fausse joie par une femme de l'agence. Nous prenions déjà un reproche de ne pas être venus seulement en couple. Celle là même qui m'avait suggéré de filmer la visite puisque mon mari travaillait et que ça l'emmerdait de toucher à ses précieux petits horaires de travail à elle. Il n'y avait plus de locataires dans la maison, qu'est ce que cela pouvait bien lui faire. J'ai tourné ma langue dans ma bouche! Je suis rentrée la dernière dans la maison, les enfants courant déjà à l'intérieur, autant pressés que nous, et mon mari prenant aussi les devants.

Pour moi la visite c'est arrêté net dans ma tête une fois arrivée dans la cuisine, après avoir passé un couloir très sombre. Je n'avais pas besoin d'en voir plus pour savoir que cette maison n'était pas pour nous, que tous les souvenirs de mon mari étaient biaisés par ses yeux d'enfants. Il est tombé de très haut aussi.

La cuisine était minuscule, un seul coup d'œil, sans mesure, me suffisait à comprendre qu'en installant mon frigo et mon four, il n'y avait déjà plus de place. Je ne me plaindrais plus jamais de ma cuisine actuelle qui en fait n'est pas petite du tout et qui m'offre un confort et des rangements non négligeables.

J'ai tout de même suivi docilement la femme qui faisait de grands gestes théâtraux pour présenter les pièces. Le salon-salle à manger était comme je m'y attendais.

Nous sommes passés au premier étage. Chacun ses gouts et ses couleurs, mais là c'était juste pas possible pour moi, d'avoir tapissé en noir toute cette cage d'escalier et d'avoir laissé l'escalier se détériorer. Mais bref... Ce n'est qu'un détail de goût me direz vous.

Trois chambres et une salle de bain. Certes rien de mansardé mais j'ai tiqué un peu. Encore du papier peint qui datait de je ne sais pas quand, mais des poignets de porte pendantes, des interrupteurs noirs de crasse, des fenêtres qui ne s'ouvraient même pas en entière. La salle de bain, je passe... Ce n'est même pas sa taille qui m'a fait reculé mais l'état du robinet de la baignoire. Comment peut t'on laissé autant de calcaire bouffer la plomberie. On ne voyait plus la couleur d'origine du robinet.

Nous passons ensuite au second étage à l'image du reste de la maison.

J'avais énormément de mal à m'imaginer là. L'espèce de débarras dont m'avait parler mon mari était beaucoup plus petit que ce que j'avais imaginé mais curieusement c'était la seule pièce qui était potable et qui ne demandait pas d'être rafraîchie.

La petite pièce d'eau était la pièce la pire de la maison. Comment peut-on faire rouiller un lavabo?

Et là je me suis mise à rire nerveusement. Ah la belle dame avec son carré blond parfait, ses manières de grande dame et son sac Chanel mis en évidence dès qu'elle sortait pour marcher avec un balai dans les fesses tellement elle se tenait droite comme une fière cul. Ah la vilaine, elle fait sa bourgeoise, sa grande dame mais en fait elle est juste déguelasse chez elle. Je soupçonne qu'elle soit à l'origine de la visite impossible pendant toutes ces semaines, il n'y avait pas de quoi être fier à faire visiter sa maison.

Le jardin était à refaire complétement aussi et le vis à vis avec les voisins était terrible. D'ailleurs il y avait déjà un des enfants de la voisine qui venait réclamer son ballon. J'ai eu les poils hérissés d'entendre sa mère le sermonner de ne pas être poli et dire merci. Quelle gourdasse celle là même qui ne dit jamais bonjour quand elle me croise.Et sa fille m'avait dit merci de toute façon, bien mieux polie que sa maman. Je vous l'avez dit que j'avais déjà des apriori sur les voisins pour les connaître déjà....

Cette maison a été une belle déception, tout ça pour ça ! On ne m'y reprendra plus !

Nous avons été mis au pied du mur en quittant la maison, on devait donné une réponse dès le lendemain. Si nous ne les appelions pas il ne cherchait même pas à comprendre et ferait déjà visiter aux prochains pour leur louer.

Pour moi c'était déjà décidé. Cette maison n'avait pas de potentiel et il y a trop d'argent a engager pour la rafraichir car clairement on ne peut pas arriver et poser ses meubles. D'autant plus que le bailleur ne fera aucun travaux. La pièce à vivre offre deux baies vitrées, une donnant sur le jardin, l'autre sur la route. Machinalement j'ai essayé d'ouvrir cette dernière et j'ai été effrayée de constater qu'elle s'ouvrait facilement (contrairement aux fenêtres du haut, coincées par le caisson du volet qui s'affaissait) et qu'il n'y avait aucun verrou. Bonjour l'angoisse, mon petit dernier peut se sauver comme il le veut! J'ai fait la réflexion à la femme qui m'a dit que mon fils ne ferait pas cette bêtise, qu'il n'y avait aucune utilité de sécurité pour cette baie vitrée.

Bref, on ne saura pas pourquoi au final cette maison était invisitable depuis des semaines, d'autant plus que l'hypothèse de travaux en cours ne tient pas la route, car clairement rien n'a été refait récemment dans ce logement et le bailleur ne fera rien, il est juste pressé de la louer dans les plus brefs délais.

Le mystère restera et nous tournons la page.

Nous regardons notre maison actuelle avec un œil nouveau en se disant qu'en fait on est très bien ou nous sommes, même si une chambre en plus aurait été top. Nous avons trop à perdre si nous partons. Mes parents ont été très francs avec nous et nous ont avoué leur soulagement suite à notre refus d'accepter la maison. Tout le monde était donc du même avis.

Nous reprenons donc nos projets qui avaient été mis en suspens, nous grouillons aussi de nouvelles idées pour continuer d'améliorer notre confort de vie dans notre jolie maison que nous ne sommes pas prêt d'abandonner.

Comme nous sommes bien chez nous, c'est un plaisir de rentrer chez nous dès que l'on sort, un sentiment qui fait du bien !!!